Suivie.

Akito se savait suivie dès qu'elle avait effectué quelque pas dans la rue. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour affirmer cela, elle sentait la présence de la femme aux cheveux de feu et aux yeux émeraudes dans son dos. D'habitude, ce genre de choses aurait suscité de l'agacement chez elle. Akito aurait sans doute tourné dans une petite ruelle sombre où elle aurait attendue le mystérieux inconnu qui l'aurait suivie, attendant des explications de sa part. Mais aujourd'hui,elle avait plutôt envie de s'amuser. Il fallait dire, que celle qui la filait n'avait pas le profil type pour faire ce genre de choses, et cela l'intriguait; Quel intérêt pouvait-elle avoir pour cette femme. Elle s'arrêta quelques instants sur cette pensée, puis se dirigea vers une petite boutique qui vendait du tissu. Elle y entra, salua la patronne et promena son regard sur les différentes couleurs et motifs des tissus exposés. Son choix se porta sur un tissu classique: foncé et souple, mais cependant résistant. C'était parfait pour ses activités. Elle en commanda quelques mètres, discuta de quelques formalités avec la patronne puis sortie de la boutique. Elle reprit finalement son chemin, ne se souciant ni de la femme qui l'a suivait, ni de se qu'elle verrait surement.

Ses pas la menèrent hors du bourg, dans un petit quartier calme et propre. L'ambiance qui y régnait était conviviale, les gens qu'Akito croisait n'hésitait pas à la saluer malgré la présence du katana dans son dos. Elle y répondait, mais cependant avec moins d'entreint. Elle s'arrêta devant une chaumière qui se trouvait par chance un peu isolé dans le quartier. Elle toqua à la porte plusieurs fois et attendit.On lui ouvrit finalement et Akito passa le seuil de la porte.

L'homme qui lui avait ouvert l'invita à s'asseoir dans un fauteuil. La jeune humaine s'executa tout en jetant un coup d'oeil rapide mais efficace sur la composition de la maison. Deux fenêtres, une table basse, un canapé, deux fauteuil, une cheminée, quelques décorations plutôt tranchante et dans son dos une ouverture sur une cuisine. Akito aurait préférée avoir le dos contre le mur, mais elle n'avait apparament pas trop le choix. l'homme prit place dans l'autre fauteuil et alluma une cigarette tout en interrogeant du regard son hôte.

-Bert' m'envoie.
-Vous êtes donc celle qui exécute les tâches ingrates, son ombre, presque son chien de garde...

Akito ne pu réprimer un froncement de sourcil que l'homme remarqua. Ce dernier laissa un bref sourire paraître sur ses lèvres.

-J'espère qu'il vous paye bien au moins.
-Si je suis là, c'est tout simplement parce que vous n'avez pas respecté votre contrat ! Je suis là pour vous le rappeler !
-Et faire usage de la force je suppose.
-Seulement si c'est nécessaire.

Ils se jugèrent tous les deux du regard,se détaillèrent, évaluant leur forces respectives.

-Vous avez l'argent ?
-Oui.
-Pourquoi ne pas me l'avoir donné tout se suite dans ce cas.
-Car je ne vous le donnerez pas !
-Que..
-Ecoutez-moi ! Coupa t-il en se redressant et en fixant Akito. L'affaire que j'ai avec Bert' dépasse votre entendement, je crois qu'il ne vous a pas tout dit ! Il savait que je ne lui donnerais pas votre argent, et malgré ça il vous envois vous, il ne se déplace pas ! Vous êtes encore trop jeune pour mourir, je ne voudrais avoir à vous tuer, ce serais du gachis. Vous avez l'air d'avoir tout ce qu'il faut pour survivre dans ce monde ! Un conseil, changez de boulot dès que vous le pourrez !
-J'ai pour mission de revenir avec votre argent et je le ferais !
-Vous n'avez pas l'air d'avoir compris ! Vous êtes face à quelque chose qui vous dépasse, ne cherchez pas à comprendre, sinon, vous deviendrez très vite la proie !

Sur ces mots, Akito se leva, mais ne dégaina pas son katana. L'homme quant à lui, resta tranquillement assis dans son fauteuil, il se contenta d'écraser son mégot dans le cendrier se trouvant sur la table basse.

-Vous me menacez !
-Non, je vous met juste au courant de ce que vous risquez. Vous et celle qui vous suit.


Akito dégaina son katana et le pointa sur l'homme. Elle s'occuperait ensuite de la femme aux cheveux de feu, et après, elle irait s'expliquer avec Bert'.

-Pourquoi tant de précipitations ? Mais, je dois avouer que ça me plaît !

L'homme se leva brusquement, attrappa une arme tranchante qu'il fit résonner sur l'arme d'Akito.

Cherchant à être la plus discrète possible, Lyriel ne ne tentait pas de se dissimuler de celle qu'elle suivait, mais se contenantait de marcher le plus naturellement possible à sa suite. Malgré ça, elle se rendait compte que si la femme au katana était bien entraînée, elle pourrait sans problème la repérer, et qu'il lui serait alors peut être très facile de la semer ou bien pire, de l'assassiner froidement dans un coin sombre. Certaines personnes n'aiment pas être suivies. De plus, malgré le fait qu'elle essayait de se persuader que celle qu'elle espionnait était une simple employée chargée de ramener diverses ressources à l'aubergiste, Lyriel sentait que cette histoire était plus complexe que cela et qu'elle poursuivait peut être une mercenaire entraînée à tuer sans éprouver ni pitié ni compassion pour celui à qui elle ôtait la vie... La jeune magicienne sentit un frisson la parcourir à cette sombre pensée. Mais après avoir vécut enfermée, un certain goût du risque l'emplisait et la poussait à suivre sa curiosité malgré le danger qui planait peut être.

Elle crut être arrivée à son but lorsque la femme au katana pénétra dans une batisse de bois clair. Lyriel réfléchit à la meilleure façon de continuer d'observer discrètement ce qui se passait losqu'elle constata que ce n'était qu'une boutique à l'intérieur de laquelle des tissus étaient vendus qui lui faisait face. Elle songea qu'il lui faudrait peut être y venir bientôt, mais qu'entrer dans un si petit commerce la ferait repérer à coup sûr si ça n'était pas déjà fait ! Elle préféra donc continuer à faire semblant de flâner depuis l'autre côté de la ruelle tout en gardant un oeil à l'intérieur de la boutique. Lyriel mit un moment avant de repérer celle qui l'intéressait. En effet, elle ne pouvait rien voir de plus que ce que l'étroite porte lui dévoilait, et les angles morts étaient sans doute nombreux. Mais celle qu'elle suivait ne faisait qu'observer les tissus. Elle finit par un choisir un avant de sortir du champs de vision de Lyriel. Elle sortit quelques instants plus tard et ne tarda pas à continuer son chemin.

Lyriel comença à s'interroger. L'inconnue allait-elle vraiment faire ce que l'aubergiste lui avait demandé ce jour ci et sous ses yeux ? Avait-elle déjà accompli sa besogne dans cette boutique ? L'aubergiste lui avait-il seulement confié un travail quelconque ? Malgré ses interrogations, Lyriel avait une journée à perdre et elle continua de marcher à la suite de celle qui l'intrigait tant. Elle avait cette démarche assurée qui indique que la parsonne a totalement confiance en elle. On sentait toute la maîtrise qu'elle avait de son corps, qu'elle avait certainement très durement entraîné à manier l'arme de mort qui ornait son dos. Non, son travail ne consistait pas à acheter une nouvelle nape au patron de l'Escargot. On ne prend pas une telle arme avec soi pour aller deux rues plus loin et commander du tissus. On ne confie même pas une tâche si ingrate à unt telle femme, dégageant une aura de puissance meurtrière.


* Pourquoi n'ai-je pas peur ? Je devrais être morte de trouille ! Je suis en train de suivre une véritable machine à tuer qui a prit soin d'emmener un magnifique katana avant de partir ! Je devrais trembler assez pour ne plus arriver à avancer, et pourtant je continue de suivre cette femme comme si elle n'avait pas le physique d'une tueuse née ! *


Elle ne pouvait s'empêhcer de s'interroger. Etait-elle froide au point de ne pas avoir peur de la mort, même s'il s'agissait de la sienne ? Pourtant, son coeur n'avait jamais semblé glacé ! La mort de toute sa famille l'avait-elle endurcie à ce point ? Ou attristée assez pour qu'elle n'ait même plus la présence d'esprit d'être effrayée à l'idée de marcher à la suite du grand méchant loup ? Qu'arrivait-il à la Lyriel trouillarde qu'elle était durant son enfance ? Etait-elle devenue une jeune femme forte et courageuse ou simplement désespérée ? Elle ne s'en rendait pas compte elle-même !

Tandis qu'elle s'interrogeait, Lyriel avait continué de marcher. Et cette fois-ci, celle qui marchait devant elle semblait bel et bien arrivée à destination. Son corps semblait légèrement raidi. Avait-elle peur ? La jeune magicienne sentait que non. Ce n'était pas de la peur, c'était simplement de la détermination. Oui, la femme au katana touchait au but. Elle frappa à une porte. Lyriel tourna à l'angle d'une autre ruelle? Ce quartier semblait désert, elle ne voulait pas être vue. Elle resta ainsi, dos collé contre un mur rugueux qui lui faisait un meu mal, jusqu'à ce qu'elle eut lentement compté jusqu'à dix. Enfin, elle revint à l'étroite voie d'où elle venait. Celle qu'elle avait suivit avait disparu et Lyriel s'avança jusqu'à la maison à la porte de laquelle elle avait frappé. Une de ses fenêtres donnait sur cette ruelle. Lyrielle s'y pencha et observa. Oui, elle était bien ici, face à une homme qui tendit le bras vers un fauteuil sur lequel elle s'assit en jetant de vifs coups d'oeil à travers toute la pièce. Peut être était-elle déjà en train de repérer tous les plans d'actions ou de fuite qu'elle pourrait ainsi appliquer le plus rapidement possible lorsque le moment serait venu ?

Le fenêtre était très peu épaisse et quelques interstices subsistait, si bien que Lyriel, légèrement aidée apr la magie, entendait parfaitement tout ce qui se disait. Elle comprit que Bert était l'aubergiste et que celle qu'elle avait suivit était envoyée par lui pour réccupérer de l'argent que l'homme qui vivait ici lui devait. La reste était assez flou : l'homme parlait pas énigmes que la femme elle-même ne comprenait certainement pas. La conversation fut brève, ou plutôt elle dégénéra assez rapidement. Les armes ne tardèrent pas à être dégainées et Lyriel comprit par une phrase de l'homme qu'il l'avait répérée. C'était certainement la même chose pour celle qu'elle suivait depuis assez longtemps.

Que devait-elle faire ? Les laisser se battre sans bouger ? Fuir ? Intervenir ? Et de quelle façon ? Lyriel ne voulait pas être impuissante, mais fuir lui était insupportable ! Agir ? Elle ne voulait pas lancer de sort, car elle avait comprit en entendant les discussions des clients de la taverne dans laquelle elle était serveuse que malgré ses idéaux, les magiciens étaient généralement mal vus dans cette ville. Elle se redressa, ôta son arc de son dos et sortit une flèche du carquoi qu'elle portait à la taille, par simple précaution. Elle savait qu'elle pourrait agir très vite de cette façon. Elle aurait put tirer dans la jambe de l'un des deux adversaires qui se tenaient face à face dans la maison, mais sur le quel ? Certes, l'homme l'avait clairement menacée, mais comment pourrait bien réagir cette femme si redoutable face à cette rouquine faible qui l'avait suivie de façon si peu discrète ? Elle ne considèrerait certainement pas Lyriel comme une amie, et losque l'on est tendus, ceux qui ne sont pas nos amis sont bien vite considérés comme nos ennemis... La jeune mage décida d'attendre de voir ce qui allait se passer par la suite. Elle renforça malgé tout la fenêtre grâce à sa magie, juste au cas où on lui balancerait l'une des nombreuses armes tranchantes présentes dans la pièce à la figure !